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TARGET

© Target - intervention in situ de Thierry Géhin, Batteries de tir Haxo basses, Citadelle de Belfort (France) – 2013

© Target - intervention in situ de Thierry Géhin, Batteries de tir Haxo basses, Citadelle de Belfort (France) – 2013

 

Les quatre ouvertures de tir dirigées sur l’arrière de la citadelle sont occupées par des découpes de silhouettes humaines visées par une mire de grande taille. Ainsi investies, ces ouvertures ne sont pas seulement le support à une composition qui pourrait renvoyer à la peinture ou à la photographie, mais elles deviennent le cadre d’une mise en scène questionnant davantage le champ de la sculpture, et en particulier celui de la sculpture contemporaine. Les figures représentées sont en effet toutes extraites de sculptures figuratives d’artistes contemporains – de Duane Hanson à Xavier Veilhan, en passant par Maurizio Cattelan ou Ron Mueck – dont la particularité est de présenter des postures variées, et d’être sans socle et en ronde-bosse. L’intervention leur fait subir un certain nombre de glissements. Tout d’abord un glissement formel, puisque la tridimensionnalité des œuvres ainsi que leur matérialité sont ici « mises à plat », elles ont perdu leurs couleurs, leurs textures et leurs volumes d’origine. Leur unité monochrome les rassemble et semble les faire appartenir à un même groupe mis en situation dans un nouveau contexte. Les sculptures d’origine voient également leur échelle métamorphosée, ramenée à l’échelle du lieu, et formant un ensemble cohérent – par exemple Him, de Maurizio Cattelan est à l’origine de taille réduite, tandis que l’œuvre de Ron Mueck est monumentale. Enfin, elles deviennent ici les protagonistes d’une installation dans laquelle le recours aux deux dimensions sert d’autant mieux la profondeur de la mise en espace. Car elles sont avant tout placées dans la ligne de mire du spectateur pour qui les silhouettes font partie intégrante du lieu, visibles depuis l’intérieur, les batteries de tir Haxo, et depuis l’extérieur, les Glacis. Inscrites dans le paysage, elles opèrent le lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre le proche et le lointain et élargissent le champ du réel et de l’imaginaire à travers celui de la sculpture elle-même.

Viennent s'ajouter côté cour, trois mires­ monumentales qui pourraient se lire aussi comme d'immenses cibles criblées de corps de petite taille; ce sont les mêmes silhouettes que celles des fenêtres de tir.

• Adhésif autocollant, noir, orange, jaune et rouge.

 

Les sculptures représentées sous formes de silhouettes sont :

Pierre n°1, Xavier Veilhan, 2008.

Progéniture chinoise N°15, Zhang Dali, 2003.

Him, Maurizio Cattelan, 2001.

Boy, Ron Mueck, 2001.

Self-Portrait as a weeping Narcissus, Olaf Nicolai, 2000.

Sleepwalker, Tony Matelli, 1997.

Sans titre (figure noire dans un coin), Jan Van Oost, 1993.

Family Romance, Charles Ray, 1993.

Two Figures (Pick-a-back), John Davies, 1977-1980..

Old Man Dozing, Duane Hanson, 1976.

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